Ésotérisme ChrétienOrdre_du_temple (31)

L’ésotérisme chrétien est une voie symbolique où l’Occident n’a rien à envier à l’Orient. Elle se suffit à elle-même, tout en s’enrichissant de ses contacts avec l’Orient et son ésotérisme.

Il y est question d’une queste, de rechercher quelque chose de perdu, de retrouver un principe, une essence, une Tradition.  Les formes successives de la grande religion traditionnelle née en Occident, il y a quelques millénaires sont toutes reliées au même ésotérisme que l’on retrouve immuable à travers elles (L’Église romaine actuelle néglige de révéler, tout au moins à une élite, le sens profond de ses symboles, comme si elle en avait perdu elle-même la signification).

Cet ésotérisme en constitue le cadre indéformable, la trame sur laquelle elles sont construites. Celui qui a pénétré dans les parties souterraines de l’édifice s’aperçoit que c’est sur les mêmes fondations que s’élèvent les temples successifs où les hommes sont venus prier. (ex : Chartres -  Crypte – puits sacré druidique). En réalité, les fondations spirituelles de l’Église sont invisibles mais ce sont les mêmes qui servent depuis 6000 ans déjà.

René Guenon dans son « Aperçu sur l’Ésotérisme Chrétien » :

« Concernant la disparition du Graal, que celui-ci ait été enlevé au ciel, suivant certaines versions, ou qu’il ait été transporté dans le Royaume du Prêtre Jean, suivant d’autres versions, cela signifie la même chose. Il s’agit là du même retrait de l’extérieur vers l’intérieur en raison de l’état du monde à une certaine époque ; ce retrait ne s’applique d’ailleurs qu’au côté ésotérique de la tradition (c’est précisément par ce côté que sont établis et maintenus les liens effectifs et conscients avec le Centre suprême). »

 

Il est vraisemblable que des civilisations sur le point de s’éteindre, aient transmis leurs enseignements cachés à la masse populaire, afin que celle-ci, par ses légendes, mythes et autres, continue de transmettre sans le comprendre l’essentiel du message.

Suivant l’astrologie, la masse populaire correspond à la lune, ce qui indique un caractère passif, incapable de spontanéité ou d’initiative. Le peuple profane conservant et transmettant à son insu des données initiatiques ressemble à l’apologue « l’âne portant des reliques »

L’ésotérisme lui est représenté par le coq on le retrouve comme ornement au sommet des clochers des églises, il chante le « levé du jour »,  « l'apparition de la lumière ». L’exotérisme qu’il soit religieux ou autre ne va jamais au-delà des limites de la forme traditionnelle à laquelle il appartient. Ce qui dépasse ces limites ne peut appartenir à une Église comme telle, mais celle-ci peut seulement en être le support extérieur. L’ésotérisme lui ne se superpose pas ni ne s’oppose à l’exotérisme, parce qu’il n’est pas sur le même plan, il donne aux mêmes vérités et par la transposition dans un autre ordre supérieur, un sens plus profond. De là vient l'expression populaire de " passer du coq à l'âne"

Introduction aux évangiles :

Un sujet compliqué quant on connaît l’obscurité qui entoure les premiers temps du Christianisme et les diverses modifications qui ont été apportées à toutes les époques dans les Évangiles. Quel constat,  peut-on  faire ? Nous avons aujourd’hui une religion et une tradition exotérique, qu’en était il, au commencement du Christianisme ?

La tradition Islamique nous met sur la voie en désignant le Christianisme primitif  comme une « Tarîqat» c’est à dire une Voie Initiatique donc ésotérique et non une « Charia » ou loi religieuse exotérique s’adressant à tous, qui fait allusion au droit canonique lui-même adapter de l’ancien droit romain, donc un apport extérieur  qui constituera l’ossature du Christianisme d’aujourd’hui.

Une modification fut opérée dans les premiers siècles, d’un message ésotérique, dispensé par le Christ, nous retrouvons un peu plus tard, un message dilué plus lissé pour permettre au plus grand nombre de s’identifier à cette nouvelle religion. Ce qui va permettre de supplanter bientôt l’ancienne religion gréco-romaine, qui n’était plus adaptée aux contingences de ce temps nouveau.

L’Église Chrétienne dans ces premiers temps devait être une organisation fermée est réservée aux personnes qualifiées pour recevoir « l’Initiation Christique » avec ces Rites et Sacrements Initiatiques.

Mais par la suite, l’admission d’un grand nombre d’individus non qualifié pour participer aux rites et sacrements de cette nouvelle église, ne fut plus compris  dans son essence et par-là même plus aussi opératif, bien que la Magie quant à elle fut toujours présente et disponible à ceux qui en avaient les Clefs.

Nous comprenons là, le caractère inéluctable et le passage nécessaire d’une Tradition ésotérique à une Tradition exotérique pour permettre à la religion Chrétienne originelle de s’implanter dans ce « Temps Nouveau » en accord avec les Lois Cycliques.

On peut supposer que le Christianisme tel qu’on le connaît aujourd’hui dans sa forme traditionnelle, garde toujours en son sein une initiation spécifiquement chrétienne réservée à une élite qui ne peut  s’en tenir aux limitations inhérentes à la vision exotérique de la Tradition.

En réalité les enseignements du Christ dans les Évangiles ont été modifiés sur la forme mais pas sur le fonds.

Pourquoi les 4 Évangiles ?

Du grec Evaggelion - bonnes  nouvelles - ils furent écrits au milieu du 1ersiècle pour ce qui concerne les Évangiles dits canoniques (du grec kanôn - règle, norme).

Le Canon Juif, dit aussi Palestinien, date de la fin du 1ersiècle et ne comporte que des livres en hébreux (Ancien Testament). Le Canon Catholique et Orthodoxe y ajoute quelques livres en grec.

Pour le Nouveau Testament, 27 livres seront sélectionnées progressivement, les premiers vers la fin du 2èmesiècle. C’est en l’an 367 par Athanase (patriarche d’Alexandrie) que sera fixée la liste définitive. (Ce n’est qu’au Concile de Trente – 1546/1546 – que l’Église catholique a clos les discussions sur la définition du NT).

Ceux qui ne seront pas retenus seront appelés apocryphes, mot dérivant du latin Crypto (caché, tenus secrets). Parce que ne répondant pas au canon de l’Église,  ils sont un ensemble de textes très divers qui commentent la vie et l’enfance de Jésus, la naissance de Marie, la vie et le devenir des apôtres. Mais aussi un aspect secret, gnostique et ésotérique de la religion chrétienne. 

On distingue deux types d’écrits : les Évangiles de l’Enfance et les Évangiles de la Passion. Ces écrits visaient à satisfaire la curiosité populaire quant aux périodes de la vie du Christ dont le Nouveau Testament parle relativement peu, telles les années cachées entre sa naissance et le début de son ministère ou la période qui s’étend entre la Résurrection et l’Ascension.

Ils méritent pour certains d’être lus au moins une fois, car ils apportent parfois un éclairage complémentaire. Il suffit de se rappeler que le texte de l’Apocalypse a failli ne pas être retenu…

Quelques écrits apocryphes : le livre d’Énoch, 4èmelivre d’Esdras, le testament des 12 patriarches… Dans les Évangiles apocryphes, nous pouvons citer ceux de Thomas, de Pierre, de Nicodème, l’Évangile des Égyptiens, le Proto évangile de Jacques, l’Évangile de l’Enfance, l’Évangile des Douze, etc.

Les Écritures nous disent que Jésus choisit des disciples et les charges de transmettre son enseignement. Ceux qui reçoivent la Bonne Nouvelle, se hâtent à leur tour de la proclamer.

Ainsi se constituent des chaînes de transmission qui se diffuse très vite. Mais une pure tradition orale court le risque de s’effilocher, de s’altérer. C’est pourquoi très tôt on se met à écrire. Ainsi sont nés les Évangiles.

Les Évangiles ne sont ni une biographie, ni un récit historique, ni un traité doctrinal ; ils ont été écrits nous dit Jean (20.31) : « Pour que vous croyez que Jésus est le Messie, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant vous ayez vie en son nom ».

Les quatre Évangiles sont donc une annonce pour amener à croire. Ce ne sont pas des biographies du Christ, mais quatre témoignages sur sa personne, en qui les Évangélistes voient celui qui accomplit les Écritures. En effet, dans l’Ancien Testament, Isaïe reçoit la mission de « porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » (Is 61.1), dans le Nouveau Testament, Jésus s’applique cette parole et se présente comme le messager de la Bonne Nouvelle.

On peut lire les Évangiles dans n’importe quel ordre. Soit en lecture suivie, soit par petites touches.

Du plus simple, celui de Marc, à celui tout en beauté de Luc, en passant par celui de Matthieu édifiant un pont entre l’Ancien et le Nouveau Testament, au mystérieux message de Jean.

Qui sont ces quatre Évangélistes ?

Cette présentation suit l’ordre des écrits dans la Bible. Les trois premiers étant dits synoptiques - vus d’ensemble -, le tout couronné par une réflexion théologique et par les hautes perspectives mystiques de Jean.

Matthieu, percepteur avant d’être disciple, écrivit vers 80/85 son évangile qui s’adresse à des Juifs devenus Chrétiens et à travers eux à ceux qui pourraient le devenir.

Son thème majeur est la fondation de l’Église par Jésus. Jésus apparaissant comme le Messie qui accomplit les promesses de Dieu transmises par la Loi et les Prophètes. Chaque mot de son évangile se rattache à l’Écriture (AT). Les épisodes de la visite des mages, du massacre des innocents et de la fuite en Égypte, lui sont propres.

Marc, qui écrivit vers 65/70, est l’Évangile le plus court car l’auteur s’en tient aux faits. Il s’adresse aux chrétiens issus du paganisme, membre de la communauté de Rome. Il donne un condensé de l’essentiel accessible à tous.

Son thème majeur est la révélation progressive du mystère de Jésus, Fils de Dieu, Fils de l’homme. Il insiste également sur les principaux tourments de Jésus, comme l’hostilité des autorités et l’incompréhension de la part des disciples.

Luc, qui fut médecin, écrivit vers 70/90. Ce compagnon de Paul est aussi l’auteur des Actes des Apôtres et on lui attribue le premier portrait peint de la Vierge. Son évangile s’adresse à des chrétiens d’origines païennes et non palestiniennes. Il apporte l’universalisme du message et l’ouverture au monde païen. Luc s’emploie à privilégier l’authenticité historique. Son thème majeur fait ressortir l’importance de Jérusalem, centre de toute l’histoire du Salut, et privilégie le thème du renoncement à l’argent, l’importance de la prière, la miséricorde et le pardon de Dieu.

De plus, comme il maîtrise l’art de l’écriture, il recueille et met en valeur des détails inédits. Certains épisodes lui sont propres : l’annonciation de la naissance du Baptiste, la présentation de Jésus au Temple, ainsi que quelques paraboles célèbres dont les histoires du bon Samaritain ou du Fils prodigue.

Jean,le plus mystique, est le frère de Jacques le Majeur, pécheur comme lui. Ils sont présents avec Pierre lors d’évènements importants de la vie de Jésus (transfiguration, réanimation de la fille de Jaïre, agonie au jardin de Gethsémani). Son Évangile se situe vers l’an 100.

Son thème majeur insiste sur la signification d’un certain nombres de signes (Noces de Cana, lavement des pieds…) qui permettront de discerner en Jésus le Messie, Fils de Dieu.

Deux faits troublants et significatifs, il fut avec Pierre, témoin au tombeau (après une course où il arriva premier, il laissa Pierre entrer d’abord) et avant de mourir, Jésus lui confia sa mère.

Pourquoi fixés à quatre ?

Dans les premiers siècles, des textes comme L’Évangile de Pierre, la Doctrine des Apôtres ou le Pasteur d’Hermas avaient été retenus comme inspirés. Mais il ne pouvait y avoir que quatre évangiles, ni trois ni cinq.

St Irénée évêque de Lyon le déclare :« Il y a quatre régions dans le monde où nous vivons et quatre vents principaux. Puisque l’Église est répandue sur toute la terre, et puisque l’Évangile est le fondement de l’Église et le souffle de vie, il est raisonnable qu’il y ait pour soutenir l’Église quatre colonnes, soufflant partout l’incorruptibilité et la vie pour les hommes.  Il en découle sans conteste que le Verbe de Dieu nous a donné un quadruple évangile inspiré par un seul esprit ».

Par ailleurs les textes anciens nous disent : « Un sage doit avoir la tête humaine pour posséder la parole, les ailes d’un aigle pour conquérir les hauteurs, les flancs du taureau pour labourer les profondeurs et les griffes du lion pour se faire une place à droite, à gauche, devant et derrière ».

Ceci nous amène à nous intéresser de plus près à un symbole contenu dans la bible :

Le Tétramorphe

Le symbolisme est le langage de la Révélation, en ce sens que Dieu peut se communiquer aux hommes par l’intermédiaire de symboles cosmiques (universels ou scripturaires relatifs à l’Écriture Sainte et aussi de la Grâce et de l’inspiration Divine). C’est dans cette perspective que nous devons aborder le Tétramorphe car il s’agit d’un symbole révélé.

Dans l’art chrétien, ces quatre Évangélistes sont représentés par le Tétramorphe (quatre formes) symbolisant leurs missions spirituelles.

A chacun d’entre eux est associée une représentation symbolique qu’il convient d’aborder maintenant.

  • A Matthieu est associé le visage d’un Homme ou d’un Ange, car son Évangile commence par la généalogie de Jésus.
  • A Marc est associé le Lion, animal du désert, car il commence son Évangile par la prédication de Jean le Baptiste dans le désert.
  • A Luc est associé le Taureau, animal des sacrifices, car son Évangile débute avec la présentation de Jésus au Temple
  • A Jean est associé à l’Aigle, qui vole haut, car son Évangile commence par des considérations théologiques

Ces symboles se réfèrent à l’action quadruple de la Bonne Nouvelle : le Lion exprime la force d’action royale, la résurrection ; le Taureau, le sacrifice, la passion ; l’Homme l’incarnation, la naissance et l’Aigle le souffle divin, l’ascension.

Les quatre Vivants symbolisent l’universalité de la présence divine, les quatre colonnes du trône de Dieu, le message du Christ, puis le ciel, le monde des élus, le lieu sacré, toute transcendance.

Par ailleurs ces symboles proviendraient d’une vision qu’eut le prophète Ezéchiel près du fleuve Kebar, en Chaldée (aujourd’hui l’Irak) vers 592/593 avant notre ère :« Alors que je regardai, il vint du nord un vent d’orage, un gros nuage entouré de lumières éclatantes. Du feu sortait de lui en permanence et au milieu de ce feu miroitait du bronze. En son centre se devinaient la silhouette de quatre créatures vivantes. Elles avaient l’apparence suivante : de formes humaines, chacune avec quatre faces et quatre ailes. Leurs jambes étaient droites et la plante de leurs pieds ressemblait à un pied de veau. Sous leurs ailes, aux quatre côtés elles avaient des mains d’hommes…  chacune avait le visage d’un homme par devant… toute quatre une face de lion à droite, une face de bœuf à gauche… et la face d’un aigle derrière… »(Ez 4, Ez 10, Ap 4).C’est ce prophète qui les nomma « Être Saints » et « Kerubim ».  Nota : La 1èrevision d’Ezékiel eut lieu pendant la cinquième année de la captivité du roi Jéhojakin à Babylone. Il se trouvait parmi les captifs près du fleuve Kébar en Chaldée, reliant Ur à babylone. Les Chaldéens avaient détruit le Temple construit par Hiram, roi de Tyr et Salomon, roi d’Israël (Livre des Roi). La suite de la vision, Ezéchiel est invité à manger le Livre : « Fils de l’homme, nourris ton corps, rassasie-toi du livre que je te donne ».Ez 3.3

De nombreux tétramorphes existent dans d’autres traditions, où ils semblent correspondre aux quatre points cardinaux et à l’ordonnance de l’Univers qui sont souvent divisés en quatre provinces, plus un centre. Ils expriment aussi parfois, les quatre éléments : la pensée hermétique assimile l’Aigle à l’Air et les activités intellectuelles ; au Lion, le Feu, la force, le mouvement ; au Taureau, la Terre, le travail, le sacrifice ; à l’Homme, l’Eau, l’intuition spirituelle.

La sagesse antique avait tiré de l’énigme du Sphinx les quatre règles fondamentales de la condition humaine : le Savoir avec l’intelligence du cerveau de l‘Homme ; le Vouloir avec la vigueur du Lion ;Oser ou s’Élever avec la puissance audacieuse des ailes de l’Aigle ; seTaire avec la force massive et concentrée du Taureau.

D’une façon générale, le tétramorphe symbolise comme la croix un système de relations à partir d’un centre, entre divers éléments fondamentaux et primordiaux. Des quatre visages des Hayoth, les évangélistes tirèrent leurs symboles. On retrouve également cette représentation dans la lame XXI du tarot, arcane nommé le Monde. Dans l’Antiquité, chez les Babyloniens comme chez les Hébreux, on s’orientait face à l’Est (Dans la Bible, les Benjaminites -Benê-yamin -signifient les Fils du Sud). Donc leurs faces sont orientées : les quatre faces du Lion sont à droite, au midi, c’est-à-dire au Sud ; les faces de Taureau sont à gauche, au septentrion, au Nord ; les faces humaines sont tournées vers l’Ouest, et les faces d’Aigles, derrière, c’est-à-dire face à l’Est (Aigle pouvant supporter de regarder le soleil en face). Cette figure du Tétramorphe est sans aucun doute influencée par l’idée répandue dans l’ancien Orient des quatre gardiens du monde porteurs du ciel disposés aux quatre coins du firmament. Cette image repose elle-même sur les symboles stellaires (étoiles) du zodiaque.

Dans l’Apocalypse, quatre Êtres Vivants entourent le trône de Dieu. Il s’agit apparemment de la représentation sous une forme imagée des quatre signes zodiacaux de la « croix fixe » qui sont aujourd’hui le Taureau, le Lion, le Scorpion (remplaçant l’Aigle) et le Verseau (remplaçant l’Homme). Les signes médians correspondant aux quatre saisons. Ces quatre signes zodiacaux sont des temps forts dans le course du soleil car ce sont des périodes culminantes d’un cycle qui s’intercalent entre les équinoxes (21 mars – 21 sept) et les solstices (21 juin – 21 déc) ; elles préparent les quatre saisons.

Des monuments primitifs du christianisme représentent fréquemment le Christ sur un monticule d’où s’échappent quatre cours d’eau. Dans les textes, les messages des Évangélistes sont aussi parfois comparés aux fleuves du paradis : le premier charrie de l’eau claire et vivifiante, le deuxième un vin qui n’enivre pas, le troisième un lait inaltérable, le quatrième un miel sans mélange, odorant et fortifiant.

La quaternité est l’élément dominant des visions. Elle est déterminée par rapport au centre où se trouve le trône - feu - lumière. La quaternité est vivante ; elle est la vie. La croix est symbole de ce quaternaire. En effet, la caractéristique de la croix c’est d’être une figurée centrée. Elle est l’intermédiaire entre le carré et le cercle (Voir la croix pattée des Templiers, ainsi que la croix zodiacale avec les points cardinaux, les solstices et les équinoxes).  Le tétramorphe est figuré sur les tympans romans en amande avec le Christ au centre. Cette figuration reçoit toute sa signification que par cette présence au centre. C’est en effet Lui qui les anime, depuis la vie animale jusqu’à la vie angélique.

Manifestement cette représentation est véritablement un archétype (modèle primitif) qu’on retrouve dans l’art pariétal (paroi) du paléolithique (-3 millions d’années à -10 milles ans) (grottes en France, Espagne, Europe centrale, etc.).  Le tétramorphe jalonne notre histoire de Sumer au 21èmesiècle et du Pérou à l’Europe.

Enseignement de Jean

Jésus ne dispensait pas un enseignement uniforme. Aux foules, il annonçait la venue du Royaume et prêchait la conversion, alors qu’il avait un enseignement réservé à ces disciples, à ceux qui avaient choisi de s’engager et de le suivre, aux 12 qui seraient ensuite chargés de proclamer partout le kérygme. Marc (4.34) nous dit : « Il leur parlait en paraboles. Mais à ses disciples, à part, il expliquait tout ».

Avec certains d’entre eux, Jésus va plus loin ; il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, les appelés de la première heure, chez Jaïre, au moment des grandes manifestations (transfiguration, agonie) ou pour des révélations eschatologiques (Mc 13, Mt 24, Lc 21 5).

Toute la méditation de Jean - le disciple bien-aimé - tourne autour de quelques mots chargés de sens qui reviennent souvent : le Berger, la Parole, la Vigne, la Manne, l’Eau Vive, le Consolateur, le Souffle, la Sagesse. Il redit sans se lasser des mots essentiels comme Vie, Amour, Lumière, Vérité, Gloire, Demeurer.  Le mot Amour notamment revient sans cesse, alors que, et c’est à souligner, il n’apparaît que deux fois dans tous les synoptiques, et encore dans un contexte négatif (Mt 24.12 et Lc 11.42). Pour pénétrer cet enseignement dans sa partie ésotérique, il vous appartient désormais d’étudier attentivement les textes majeurs associés à Jean : l’Évangile et l’Apocalypse.

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